La Semaine du Son – Unesco :  » SAVOIR ÉCOUTER,  SAVOIR SE PARLER « 

L’Ircam (Institut de recherche et coordination acoustique/musique) vient de rouvrir, sous le Centre Pompidou, son Espace de Projection qui est un lieu d’expérimentation sonore, conçu par l’architecte Renzo Piano et le musicien Pierre Boulez.

Dans le même esprit, La Semaine du Son – Unesco (20ème édition), parrainée par Thomas Dutronc, a pour but de promouvoir les pratiques sonores susceptibles d’améliorer notre environnement quotidien, au travail ou dans les lieux de loisirs.

Le stress auditif dont notre monde est victime affecte, à l’évidence, notre accès à la réflexion et à la concentration dont nous avons besoin pour gérer nos difficultés personnelles, prendre du recul, apprécier les moments de détente – sans fond sonore -, en bref réapprendre à nous écouter…

Une fois de plus, la nature, que ce soit dans ses phases de turbulence ou dans ses accalmies, vient nous rappeler à l’ordre, en nous invitant au calme le long de ses rivières, à l’ombre de ses sous-bois, et jusque dans le silence des océans où les ouïes des poissons (inspiratrices de celles des violons ?) nous incitent à protéger notre propre ouïe. C’est indispensable si nous voulons nous entendre correctement et privilégier la concertation.

Et, justement, les silences en musique, avec leurs pauses et leurs soupirs, nous alertent sur la nécessité de respirer, de se taire, pour imposer le juste rythme à nos vies surexposées au bruit : l’excès de décibels, mais aussi le brouhaha des « fake news », et finalement le fracas des armes.

Le silence authentique – qui est à distinguer du mutisme – libère une parole d’apaisement : c’est pourquoi il nous faut l’intégrer dans la vie de tous les jours et l’adopter parmi nos instruments de communication pour parfaire notre relation à autrui.

Merci, en ce début d’année, à toutes celles et tous ceux qui, à l’Ircam et durant cette Semaine du Son – Unesco, contribuent à nous rendre plus réceptifs.

  • C’est, en effet, silencieusement et attentivement que l’on perçoit le vagissement du nouveau-né et le pépiement de l’oisillon.
  • C’est à bas bruit que germent le plantes et les idées et que le cerveau parvient à ses eurêka, ses trouvailles et ses chefs-d’œuvre.
  • C’est du fond de sa surdité que Beethoven nous a transmis sa musique et fait vibrer en nous une fine sensibilité à la beauté.

Marie-Pierre Oudin