2018 : oser décréter la paix

Année de commémoration, l’année 2018 va nous aider à nous souvenir, ensemble, de ce qui marqua notre passé commun : guerre, esclavage, déportation…
Mais faire mémoire, c’est aussi apprendre à renaître, et cet apprentissage exige d’être audacieux.
Face aux menaces de guerres multiformes, économique, sociale, politique, religieuse, qui ressurgissent malgré les armistices, les amnisties, les réconciliations, les solidarités, il nous faut oser décréter la paix, aussi fortement que se décrètent les guerres. Il nous faut ce postulat, ce sine-qua-non, le ce-sans-quoi nous ne pouvons pas respirer normalement.
Face à l’escalade de la concurrence commerciale, à l’exhibition des fils barbelés aux frontières, à la désastreuse montée du néofascisme et du néonazisme, à la sourde indifférence au malheur, qui alimente un individualisme triste, il nous faut opposer la volonté d’étendre la paix, de la cultiver non plus en pot, non plus en serre, mais à l’air libre comme le souhaite du plus profond et du plus tenace d’elle-même notre nature humaine.
Des forces de convergence vers l’unité sont à l’œuvre, qui peuvent faire reculer celles qui paralysent l’élan de la fraternité et finalement celui de la vie.
Privilégions-les.
Parions sur la paix. Avec le printemps qui vient, il s’ agit de consolider le printemps des peuples en donnant aux enfants et aux adolescents le goût de l’entraide et non celui de la revanche qui ensanglante tant d’innocents.
En cette année 2018, acceptons d’être les garants de cette paix qu’il nous faut rendre « perpétuelle ». Quittons nos velléités productrices d’éphémères pauses de paix pour une volonté de rassemblement et d’harmonisation de nos initiatives, au service d’une paix durable parce que partagée et sans souci de récompense.
La paix est, par essence, féconde.